Pour notre premier dimanche au Cambodge, nous avons passé une excellente journée sur le Mékong avec la paroisse française de Phnom Penh. Au programme, un pèlerinage dans un village très pauvre de vietnamiens installés sur des terrains inondables en bordure du fleuve. La seule construction vraiment en dur est l'église qui est la fierté et le principal investissement des villageois. Malheureusement, nous n'aurons que peu de contacts avec la population locale, la barrière de la langue étant trop grande. Le bateau sur lequel nous étions fourmille de français engagés dans les nombreuses ONG présentes ici ainsi que des expatriés.

A l'issue de cet après-midi, nous avons pris le temps de rencontrer Etienne et Marion qui aident l'église cambodgienne pour tout ce qui est communication. Ils étaient accompagnés de Lyeang, un jeune cambodgien de PSE.
Pour un Sourire d'Enfant (PSE) est une des nombreuses ONG qui œuvrent ici. Elle a été fondée par papy et mamie Despallières, un couple de retraités français qui ont été marqué par les enfants qui vivent sur la décharge. Ils ont décidé de donner une éducation à ces enfants en créant une école. Pour compenser le manque à gagner du travail des enfants, ils donnent du riz au famille des enfants scolarisés. Aujourd'hui, plus de 5000 enfants de la décharge sont scolarisés à PSE (le soir, chacun retourne dans leur famille), c'est une vraie grande école où les constructions se succèdent pour accueillir toujours plus de monde et offrir des débouchés variés : atelier de couture, de mécanique, école hôtelière...
Lyeang est un des élèves de PSE. Son histoire est très liée à celle du Cambodge et à ses difficultés : la famille de Lyeang était une famille de businessman au Cambodge avant l'arrivée des Khmers rouges. Comme tout le monde, ils ont dû aller travailler dans les champs, leurs biens confisqués..

Après les Khmers rouges, la guerre continue avec les vietnamiens qui ont pris le contrôle du Cambodge. Pour leur sécurité, ses parents se réfugient dans des camps en Thaïlande. A leur retour au Cambodge, ils n'ont plus rien et vivent sur la décharge de de Stung Meanchey Lyeang et sa famille passent leur journée à fouiller les détritus pour y trouver quelque chose à manger ou à vendre. Il est alors repéré par les équipes de travailleurs sociaux de PSE où il sera scolarisé. Aujourd'hui, Lyeang est en licence, il parle un excellent français et souhaite devenir commercial. Cet été, il est ravi d'aller visiter la France chez sa marraine (personne qui soutient financièrement PSE) où il fera un stage de deux mois. Même si tous n'arrivent pas au même niveau que Lyeang, il est très impressionnant de voir le travail accompli pour ces jeunes qui n'avaient plus rien.
1 commentaire:
Votre blog est toujours captivant! Bonjour aux grands-parents.
Charles, papa d'Hugues.
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