Qui sommes-nous ?

Baudoin, Héloïse, Blanche et leurs parents Christelle et Antoine partent à la découverte des beautés humaines et naturelles. Un fabuleux voyage de 6 mois autour du monde !
L'objectif d'un tel voyage: un désir de se retrouver en famille, de partir à la découverte du monde au travers de lieux touristiques et à la rencontre des personnes vivant dans les pays au sein de diverses communautés. Voir la beauté humaine au delà du handicap, de la pauvreté, trouver les sourires... autour du monde !

vendredi 30 janvier 2009

Clin d'œil à Maria Sylvia, fondatrice de l'Arche au Brésil

Tout commence par un coup de foudre lors d'une rencontre de Foi et Lumière, Maria Sylvia jeune adolescente brésilienne est invitée par une personne de sa paroisse à venir voir ce qui s'y passe. Et c'est un flash pour elle, une révélation.
Quelque temps plus tard, elle est envoyée en France, pour trois mois, à Trosly (près de Compiègne) dans une maison de l'Arche où elle côtoie Jean Vanier, apprend le français, et s'imprègne de la vie spirituelle et communautaire avec les personnes handicapées. Elle y est si bien qu'elle y reste finalement un an et demi ! De retour dans son pays, elle visite les communautés de Saint Domingue et Haïti afin de vivre dans des pays plus proches de la réalité du Brésil. Pionnière, elle lance une communauté de l'Arche à Sao Paulo en 1987 avec Cristiano et Xandu, toujours accueillis aujourd'hui.
Aujourd'hui femme de 50 ans, professeur des écoles spécialisée, elle s'occupe de 3 enfants intégrés dans une classe de 40 et travaille aussi dans un centre pour autistes. Elle continue son implication dans Foi et Lumière et a laissé sa place à d'autres à l'Arche.
Qu'est ce qui la mène ainsi ? Toujours cet esprit : l'attention à la personne avec un handicap, à la personne pauvre...et elle ajoute non sans sourire et un brin de malice, mais aussi une grande profondeur, « parfois le pauvre n'est pas la personne handicapée » !! Ce qui la touche dans Foi et Lumière et l'Arche sont le fait d'avoir le droit d'être faible et tel que l'on est, contrairement à ce que l'on s'autorise dans la société.
Cette femme à la voix douce, disponible, qui m'a réservé un peu de temps … en français, me confie son sourire pour l'avenir « que l'Arche et Foi et Lumière n'existent plus » !
Quel choc ! Entendons-nous : l'objectif est que toute personne handicapée soit intégrée dans la société, ainsi une réelle question : comment l'Arche et Foi et Lumière sans perdre leur identité et mission réalisent-elles cette ouverture au monde ?
A vos propositions !

Carnet Rose


Eh oui, pendant que nous voyageons, la vie continue de tourner et plutôt bien puisque Paul et Hélène, mon frère et sa femme viennent d'égaliser deux fois à 3 partout :
* En nous rejoignant dans la confrérie des parents de 3 enfants
* En permettant aux petits-fils Hosteing de rejoindre les petites filles. Après un premier trio de filles (Blanche, Héloïse et Cécile), voilà le trio des hommes avec Baudoin, Simon et donc Timothée.

Félicitations à tous les deux, reste maintenant à Amélie et Pierre-Marie de donner la nouvelle tendance de la famille (arrivée prévue en mars)...

mardi 27 janvier 2009

Zenilson, un serveur accueillant et efficace.



Lors de notre passage à Sao Sébastian, un serveur de pizza fut charmé par nos enfants et leurs sourires ! Ce fut le début d'une rencontre. Chaque jour, nous passions devant la pizzeria pour nous rendre en ville et ne manquions pas de le saluer. Il vient du Minas Gerais, habite depuis peu ici mais connaît bien la région puisqu'il nous a indiqué les bus pour nous rendre sur les plages ou nous renseigner sur Ilha Bela...un vrai guide ! Le dernier soir, nous nous sommes arrêtés pour déguster une pizza, et fort de dire que Baudoin en arrivant au Brésil, se mettait en colère car il ne comprenait pas qu'il n'y ait pas de dessert, il part nous préparer une surprise : une açaï ! Quel sourire de Baudoin ! L'açaï, plante qui a des vertus gélifiantes est mélangée à du guarana, toutes deux mixées sont servies glacée ! Que des sourires ! Celui du serveur de nous offrir ce mets inconnu et nous de découvrir cette saveur et de nous régaler ! Merci … et bon vent !

dimanche 25 janvier 2009

Qulques jours à São Sebastião

Après une dizaine de jours à l'Arche à São Paulo, nous voilà partis sous le soleil et dans la chaleur vers la plage attendue par tous. Les quatre heures de bus sont ponctuées par une salutation plus ou moins sonore de tous les bus ou camions que nous croisons. Le chauffeur à l'allure si calme et posée nous montre qu'Ayrton Senna n'était pas le seul amateur de vitesse dans ce pays : dépassement en tous genres, appels de phares, klaxons, descente de la Serra (plateau qui surplombe la côte) à un rythme endiablé...
Une pizza réparatrice plus loin, et nous profitons de la chaude nuit brésilienne pour dormir toute fenêtre ouverte et quasiment sans drap.
Le mardi matin, après le travail de Blanche et d'Héloïse, nous allons joyeusement vers la plage. Ça y est, nous trouvons le bon bus, il est rempli de personnes en maillot de bain qui vont profiter de l'océan pour se rafraichir. Et comme eux nous n'allons pas être déçus : tout au long de notre demi-heure de bus, le temps se couvre et nos premiers pas sur la plage sont accompagnés des premières gouttes. Cela ne nous refroidit pas et nous nous baignons au rythme des vagues que j'aime tant. On range les affaires sous un parasol et une chaise, la plage se vide, on pique-nique... et on rentre sous la pluie vers le bus. Christelle a juste eu le temps d'être impressionnée par le peu de tissu utilisé à la plage par les brésiliennes de tout gabarit (elle trouve quand même que c'est plus joli sur les « belles » brésiliennes). Pour ma part, je m'abstiendrai de tout commentaires sur le sujet...
Pas de chance, s'il fait généralement beau au Brésil, l'été, c'est souvent de gros orages après une journée chaude et de temps en temps, c'est 3 jours de temps frais et pluvieux (22 à 26 °C quand même). C'est exactement le temps où nous resterons à São Sebastião.
Le mercredi, petite baignade en fin de matinée près de l'appartement sur une petite plage qui donne sur une sorte de lac maritime. En fin d'après-midi, avec le plein de courage et un peu d'espoir, nous tentons une nouvelle sortie vers la plage. Résultat des courses : quelques mètres sur une plage déserte balayée par le vent et la pluie avant de rebrousser chemin, d'attendre le bus, la traditionnelle demi-heure de trajet, faire les courses et rentrer tout mouillé à l'appartement. Ce sera mieux demain...

Jeudi, refroidis par notre aventure de la veille, nous planifions d'aller à la recherche de la poste lorsque nous croisons le serveur du restaurant d'à coté qui nous demande si nous allons à la plage. Si même un brésilien nous parle de plage par ce temps là, nous irons à la plage... Et nous en profiterons bien puisque si on n'a pas vu le soleil, nous n'avons quasiment pas vu la pluie. Nous aurons même nos premiers coups de soleil brésiliens et pour une fois, c'est moi qui suis le plus rouge car j'ai passé beaucoup de temps dans les grosses vagues. Le maître nageur est d'ailleurs venu voir Christelle pour lui demander si je connaissais les vagues pour m'aventurer comme ça ! Ce qui a eu le don de la rassurer... Après discussion, il était jaloux car il y était allé le matin et avait envie d'y retourner.

lundi 19 janvier 2009

Coca-cola, jus de citron, caipirinha... et aspirine

Derrière ce titre, j'en connais certains qui se disent que j'ai encore fait des folies avec cette excellente boisson à base de citron vert, sucre de canne, glace pilée et cachaça (alcool de canne local). Ceux-là peuvent arrêter de lire tout de suite car ils seront déçus... Pas plus tard que ce soir, mes enfants m'ont à la fois sorti de ma tranquillité et fait très plaisir : au moment du diner, j'ai mis une bouteille du sacro-saint coca-cola sur la table et à ma grande surprise, ils ont fait la tête et pour la première fois, l'ont refusé à corps et à cris pour avoir un jus de citron vert pressés ! Pour qui connait l'attrait du coca cola sur les enfants, ma joie a été grande de voir qu'au pays où le guarana détrône la boisson reine venue d'Amérique, mes enfants préfèrent un bon jus de citron. D'autant plus que cela m'a permis de partager avec Christelle un petit verre de cet elixir qui se boit tout seul. Et l'aspirine dans tout ça me direz-vous ! Eh bien, c'est tellement la suite logique de ceux qui en abusent (toute ressemblance avec une ou des personnes ayant existé est fortuite) que même notre correcteur orthographique en propose lorsqu'on lui en offre une petite...

samedi 17 janvier 2009

Simplicité quand tu nous tiens !

Une de nos intentions de ce tour du monde était une expérience de simplicité. Le contact avec les personnes handicapées aident à atteindre ce but. La relation avec eux est facilitée quand on est étranger, puisque on se comprend sans se comprendre, le toucher importe beaucoup ainsi que les regards...mais cela ne fait pas tout. Le langage est quand même utile, et là c'est moi qui deviens handicapée ! Heureuse inversion. Ma petite expérience d'apprentissage du portugais de l'année dernière est bien insuffisante ici. J'expérimente vraiment la simplicité - sans doute pas celle à laquelle j'avais pensée, dépendre ainsi de mon mari - puisque j'ai besoin d'Antoine pour toute conversation !
C'en est même pesant!
Mais aujourd'hui, Marcelo fut d'une belle aide puisqu'il parle aussi un peu français, et nous avons passé la journée ensemble, en famille. Je n'ai pas eu besoin de solliciter mon cher époux, si dévoué. Enfin, je me suis remise au travail, avec une grammaire portugaise et un livre de Jean Vanier en portugais, que tous les deux m'ont procurés !!
Vive la simplicité qui nous fait nous bouger !! Boa noite !

vendredi 16 janvier 2009

Qu'allons-nous faire dans les prochaines semaines ?

Après une semaine d'adaptation bien agréable à l'Arche qui sera notre point fixe au Brésil, le rythme va s'accélérer avec les sollicitations d'amis et l'aide bienveillante de Marcelo et des personnes de l'Arche :

* Vendredi : zoo de Sao Paulo avec Marcelo
* Samedi : journée chez Sandra, une amie qui m'a appris le portugais à raison d'un cours par semaine pendant un an.
* Du dimanche 18/01 au samedi 24, nous irons dans une maison près de la plage, à San Sébastiao que nous prête Conceição, une amie de l'Arche.
* Du dimanche 25/01 au jeudi 29, nous participerons aux vacances de Foi et Lumière* communauté dont nous faisons partie en France. Nous serons dans une maison de campagne où il y a une piscine et, si mes souvenirs sont bons, on y trouve des manguiers et des avocatiers (avec des avocats de la taille d'un ballon de handball).
* Du vendredi 30 au dimanche 1er février : week-end dans le sitio de Jose Roberto et Neyde, des amis de ma famille. C'est un lieu paradisiaque au milieu de la forêt, on y dort dans des anciens wagon lits, on cuisine au feu de bois, après avoir fait un petit foot, on se rafraichit dans la piscine avant de faire un sauna chauffé au feu de bois... Que du bonheur en perspective !
* Jusqu'au 13 février, retour à Sao Paulo pour un programme en cours de finalisation avec plusieurs options : voir les différentes personnes qui sollicitent l'Arche pour nous voir (c'est agréable de voir qu'après 10 ans, je n'ai pas été oublié), peut-être un week-end avec Ana Maria une amie argentine qui tient un restaurant de viande argentine (tellement tendre qu'on pourrait la manger à la petite cuillère)...
* A partir du 13 février, nous nous envolons pour Salvador au nordeste du Brésil où nous séjournerons à Points Cœur, puis dans une autre communauté. Retour prévu par Ouro Preto, Belo Horizonte, Rio. Dans tous ces endroits, Marcelo et d'autres font tout pour trouver des amis qui puissent nous héberger. Encore une expression de l'exceptionnel sens de l'accueil des brésiliens.

Comme vous pouvez le voir, le programme se remplit et nous n'allons pas nous ennuyer...


* communautés qui rassemblent des personnes avec un handicap mental, leurs parents et des amis pour créer des liens d'amitié et de soutien.
foietlumière.org

mercredi 14 janvier 2009

Jose Carlos et sa famille



Tout au long de notre voyage, nous allons essayer de partager avec vous certaines de nos rencontres par des portraits.
Nous allons commencer cette série avec une visite chez Jose Carlos, une des personnes avec handicap avec qui j'ai travaillé à l'atelier de l'Arche pour faire des sacs poubelles. Comme beaucoup, ses parents sont venus du Pernanbuco au Nordeste du Brésil pour trouver du travail à São Paulo. C'était il y a 48 ans, et après 3 maisons dans le quartier, ils habitent depuis 30 ans dans une petite maison sombre et très simple. Dona Quiteria sa mère nous y accueille à l'improviste avec tout son cœur et partage avec nous un morceau de gâteau et du guarana, la boisson nationale brésilienne (le Brésil doit être un des rares pays où le Coca Cola n'est pas la boisson la plus bue). Très vite la conversation tourne vers l'essentiel pour eux : depuis 2 ans, Jose Carlos n'a plus sa pension, ce qui met à mal le difficile équilibre financier de la famille. On perçoit aussi leur difficulté à faire valoir leurs droits avec l'assistante sociale, les médecins et l'administration... d'ailleurs, elle m'a d'abord pris pour un médecin quand elle m'a vu au portail !
Son père Zé, lui, comme les fois où je suis passé chez eux avec des français est ébahi du fait qu'on puisse parler une autre langue que la sienne. Lorsque je traduis ce qu'il dit, il me demande si je l'insulte en français et lorsqu'il comprend que Christelle ne parle pas portugais, il me dit que j'ai de la chance puisque je peux l'insulter sans qu'elle comprenne !!! Heureusement que je l'ai rencontré car je n'avais pas encore eu cette idée (promis, dès ce soir je m'y mets).

Jose Carlos est un trisomique de 27 ans, très gai, un peu enveloppé comme dirait Obélix et toujours prêt à s'amuser. Maintenant, il va à l'atelier « occupationnel » qui est proposé par une association partenaire de l'Arche, mais reste très nostalgique du temps de l'atelier de l'Arche où il avait une vraie insertion professionnelle et où il était tiré vers le haut selon sa mère. A ce moment là, il fabriquait des sacs poubelles avec une douzaine d'autres personnes handicapées, participait à la vente dans la rue et pour des immeubles. Il fallait voir sa joie à la fin de chaque mois lorsqu'il recevait son pécule récompensant son travail et aidant à la subsistance de sa famille.
Nous les quittons après leur avoir fait choisir une carte postale de Paris que nous avons dédicacé...

dimanche 11 janvier 2009

Et maintenant, on fait quoi ?

Les personnes de notre foyer de l'Arche partent aujourd'hui pour une semaine de vacances à la plage dans une maison que leur prête une amie fidèle de l'Arche. Nous voilà donc seuls avec Marcelo dans la maison Mandacaru. Les enfants demandent pourquoi ils partent en vacances (janvier correspond à leurs vacances d'été) et la maison va paraître vide sans nos amis. Cela nous oblige aussi à nous poser la question de ce que nous allons faire les prochains jours. Plusieurs options sont devant nous : rester à São Paulo pour visiter la ville et voir au fur et à mesure les amis avec qui je reprends contact, aller tout de suite à Foz de Igaçu mais on a besoin d'internet pour voir les prix des billets d'avion ou aller passer quelques jours à la plage mais là aussi besoin d'internet pour trouver où poser nos têtes. Eh oui, l'heureuse surprise de pouvoir avoir du Wi-fi jusque dans notre banlieue n'a pas duré très longtemps puisque les services de la Telefonica ont relevés d'un mètre les lignes de téléphone qui avaient été arrachées il y a quelque temps par un camion un peu trop haut. Résultat des courses : depuis 2 jours internet n'a fonctionné que par (petites) intermittence, ce qui fait que vous découvrez tous ces messages d'un coup !!!
Au final, demain, nous irons visiter São Paulo en bus pour notre première sortie dans l'autre ville, celle « plus normale » pour nous européens (quoique !!!).
Ce midi, nous avons déjeuné chez Terlice et Osiel qui ont été assistants à l'Arche avec moi et qui se sont mariés depuis. Lui, travaille maintenant comme « auxiliaire administratif » dans un centre de santé et elle est secrétaire à l'Arche. Ils sont contents d'avoir pu acheter un petit appartement il y a deux ans et on voit bien la différence de conception du logement au Brésil dès qu'on entre dans la classe moyenne. Double grille avec gardien 24h/24h à l'entrée, et si l'appartement est petit et très propre, ce qui nous impressionne, ce sont les parties communes : petit square avec bac à sable, piscine, espace barbecue à disposition, salle de jeux à l'intérieur pour les enfants, salon de réception, salle de jeux avec billard...

samedi 10 janvier 2009

1ère vraie journée au Brésil et c'est déjà l'anniversaire de Blanche !



Nous utilisons l'atelier qui se présente comme une salle de classe : Blanche fait un peu de travail scolaire dans ce lieu très propice, pendant qu'Héloïse et Baudoin préparent un gâteau. Déjeuner avec la communauté puis après la sieste de Baudoin, rencontre avec le conseil d'administration à la maison de la Rocha. Antoine présente son parcours à l'Arche et fait passer quelques messages sur le sens de la communauté et sur ce que cela peut apporter. Les enfants en profitent pour jouer avec une tortue ainsi qu'avec les personnes accueillies, un peu de verdure fait du bien !


Le quartier:


Le chemin pour aller d'une communauté à l'autre est particulier puisque nous sommes en pleine ville, je ne peux pas dire en bidonvilles, car les maisons ne sont pas de cartons mais il y en a beaucoup inachevées et certaines construites en bois de récupération : le choc est là. Les enfants jouent dehors au cerf-volant, au foot avec des mini buts au milieu de la chaussée, la musique est présente partout, on sent l'agitation. Les rues sont occupées, il n'y a pas trop de circulation, mais une voiture, un camion ou une moto passent sans difficulté et régulièrement. Héloïse se sent complètement à l'aise, ici, mais il faut la retenir dans ses élans de courir partout, au milieu de la route ou bien dans les ruelles. Blanche sent plus la différence sans l'exprimer et reste proche de nous. Baudoin a tendance à suivre sa jeune sœur. Si je peux ressentir un quelconque sentiment d'insécurité, c'est plus de la méconnaissance de ma part : la langue ne m'est pas familière, et quoique nous essayons de ne pas nous démarquer cela se voit ! Les chaussures par exemple, tout le monde est en tong ou même pieds nus, les enfants et Antoine ont des sandales Décathlon ! Pour une fois, je suis comme les brésiliens ! Le sourire sauve beaucoup ! Alors j'y vais!


La fin de la journée : la fête de Blanche


la communauté a préparé un bon repas de « pão de quejo », pains de fromages et sandwichs puis la gâteau d'anniversaire tant attendu! Blanche se lâche et apprécie cette petite fête où l'on danse tous sans aucun complexe, sur nos pas ou notre rythme ! La simplicité si caractéristique de l'Arche nous comble. Blanche reçoit un cerf-volant et un bon pour un repas au restaurant, ce qu'elle désirait (elle m'avait dit qu'elle n'avait pas besoin de jouets car elle en avait déjà beaucoup ; quelle sagesse !!) Terlice, une assistante de l'Arche lui offre aussi des lettres magnétiques et un sac !
Voilà, nous prenons le rythme et suis heureuse d'en profiter.


L'ambiance le soir :


Ca bouge ! Si nous avons fait la fête pour Blanche, la musique brésilienne étant assez forte dans la maison, ce n'est rien à coté de l'ambiance du quartier. On n'aurait presque pas besoin de musique pour nous, tellement on dispose de celles des voisins et de la rue ! Ce n'est pas un vague son distillé, c'est la musique à fond. Il est minuit moins le quart, la fête d'à côté s'est arrêtée avec son lot de pétards, toutefois, des voitures passent encore avec leurs haut-parleurs ou bien leurs klaxons tel un mariage, ou encore le bruit d'un jeu vidéo toujours au travers des hauts-parleurs. Ah ! J'oubliais les chiens qui se répondent ! Et comme il fait chaud, il n'y a pas d'isolation, de fenêtre, on entend tout...c'est le Brésil, ici ! Il y a de l'ambiance et c'est chaud !
Mais heureusement du sang Fesneau coule dans mes veines, et je dormirai...les enfants aussi en ont hérité. Quelle bénédiction !

Les impressions des enfants à chaud :

« Ce qui est différent, c'est la langue, ils ne parlent pas pareil que nous et c'est drôle même si c'est dur à comprendre et à dire. »
Baudoin dit avoir vu un loup par terre et nous rassure parce qu'il l'a écrasé et jeté à la poubelle.
« Il faisait trop chaud en sortant de l'aéroport et on avait toujours soif. »
« A l'aéroport, on a vu une petite fille habillée avec une petite robe d'été. »
« La voiture (Kombi) qui est venu nous chercher avait neuf places (3 devant, 3 au milieu, 3 derrière) » Héloïse voulait voir des bananiers et des cocotiers.
« Quand on est arrivé, on a vu Jonas qui est très handicapé et qui a du mal à respirer (il est sous oxygène). »
« On a bien été accueilli à l'Arche, il y a des dessins dans les chambres, il y a 3 lits pour les enfants. »« On a regardé la télé parce qu'elle était allumée. »
«  Hier midi, on a mangé des haricots et du riz, avec de la salade et de la viande. » Au grand désespoir de Baudoin, il n'y avait pas de dessert.
« Dans le supermarché, on a acheté de la mangue, de la papai, et des petites bananes. Hier soir, on a mangé en famille dans l'atelier. »

« Dans la rue, les enfants tiennent un cerf-volant et même ça s'appelle un « pipa ». Certaines maisons dans la rue ne sont pas faites avec des briques, elles sont faites avec des grosses pierres. »(en fait, il y en a plus en bois qu'en pierre !!) « C'est drôle, les gens et surtout les enfants vont dehors pieds-nus, même quand il pleut. »
« Il y a des maisons où il n'y a pas de fenêtre et qui ne sont pas finies d'être construites. »
« Dans la rue, quand on est allé faire des courses, on a vu une poule dans la rue et ce matin, c'est un coq qui nous a réveillé. » « On a bien dormi et on avait mis une prise anti-moustique. »

Voilà les commentaires de nos enfants qui témoignent à leur manière ce qu'ils vivent.

vendredi 9 janvier 2009

L'arrivée

Comme le dit Marcelo, l'avion avait un retard habituel, il nous attendait depuis plus de deux heures...
Le choc thermique fut de mise : nous avions prévu les collants sous les pantalons pour partir de Paris sous la neige et nous arrivions en été, tee-shirt et petites robes à l'horizon, mais pas encore pour nous, il nous fallait attendre d'arriver à l'arche. Que calor ! Quelle végétation ! Nous nous sommes mis à chanter en sortant de l'aéroport : « Bianca est au Brésil, elle danse la samba, elle va de ville en ville... » et ainsi pour chacun . Un de nos leitmotiv.
Nous y sommes !! Incroyable ce rêve si longtemps préparé se réalise peu à peu, nous y sommes !
Dans le camion que Marcelo conduit, nous ouvrons grands nos yeux : Héloïse avec une grande frénésie veut reconnaître des cocotiers, des bananiers et des palmiers au bord de la route...un herbier sera sans doute utile au cours du séjour. Plus tard, Blanche est impressionnée par les cerfs-volants, jeux favoris des enfants de la rue. Et Baudoin a soif ! Les bouteilles d'eau étant interdites dans les avions nous n'avions pas fait de recharge. Il est aussi très préoccupé par les besoins vitaux : «où est-ce qu'on mange et où on dort ? »
Après un rapide salut à la première communauté, nous sommes très bien accueillis à « Mandacaru », une chambre pour les enfants avec chacun un lit et une pour nous, des dessins des personnes handicapées décorant nos portes ! Le temps de prendre une bonne douche et nous prenons le premier repas ensemble puis une bonne sieste s'impose pour tous.

jeudi 8 janvier 2009

Brésil nous voilà...

Des fêtes de famille bien agréables, vider et nettoyer notre appartement pour le louer à trois jeunes filles, finir de choisir ce que nous emportons et remplir nos deux sacs à dos et notre valise. Nous voilà fin prêts pour le départ après quelques jours à Paris chez Amélie ma sœur et son jeune époux Pierre-Marie.



Départ en tramway jusqu'à Charlety pour récupérer le Orly Bus et premier contre-temps :
Antoine va chercher les croissants prévus pour le goûter des enfants mais malgré ma légendaire vitesse de pointe, je réussis à rater le bus prévu !!! Prochain bus annoncé dans 30 minutes, ce qui mange notre marge de manœuvre et il ne s'agit pas de rater notre premier vol !!! Heureusement au moment où on cherchait un taxi, un autre bus arrive. On est sauvé ? Pas encore car il nous manque du liquide pour payer le bus, je dois donc « emprunter » 10 € à un voyageur pour régler nos billets, charge à nous de le rembourser à Orly. Et là, nouveau hic puisque nous partons d'Orly ouest et lui d'Orly sud. Christelle et les enfants descendent donc à Orly ouest et je continue jusqu'au terminal sud. Après avoir remboursé notre généreux mécène, j'ai à nouveau l'occasion de tester ma vélocité avec un sac à dos derrière et un autre devant !!!
Le meilleur dans l'histoire est que nous prenons quand même l'avion précédent, ce qui nous permettra d'être en avance à Madrid pour la correspondance.

Les 11 heures d'avion entre Madrid et Sao Paulo se sont bien passées, même si nous avons une fois encore vu les différences de nos enfants : Blanche, sereine et posée s'est endormie rapidement mais s'est réveillée très tôt, Héloïse et Baudoin complètement excités ont couru dans tous les sens dans l'aéroport avant de s'amuser dans l'avion jusqu'à 3 heures du matin.
Au final, nous sommes bien arrivés avec 2 heures de retard accueillis par Marcelo et son Kombi Volkswagen. En route vers l'Arche...

La vision féminine des choses pour le départ:

Beaucoup moins sereine, j'ai vécu chaque départ d'Antoine comme des tests pour vérifier mon calme et ma profonde intention de partir en famille !!!
Il faut dire que les situations se multipliaient à notre désavantage. Le premier bus passant devant nous, le conducteur de bus nous demandant si nous montions, je réponds que j'attends mon mari, amusé, il rétorque que c'est l'inverse habituellement et ferme ses portes ! Nous le regardons partir avec les enfants, un peu énervés. Le deuxième bus pris, le stress reprend, n'ayant pas la monnaie. Antoine a le bon réflexe de demander l'appoint à un passager. Approchant d'Orly nous réalisons les différentes directions mais sans bien se comprendre : je propose de payer par chèque, Antoine n'ayant pas entendu, et moi n'ayant pas entendu qu'il continuait pour accompagner notre mécène à Orly sud. Je descends donc avec les enfants et des bagages ...un peu perplexe ! Et la parole comme en écho, « on se retrouve devant le quai d'embarquement »! Et de nouveau les portes se ferment !!!
Et les enfants de dire « et Papa, et papa ! » Quelle pression avant le départ !
Mais la tension est retombée puisque nous avons bien pris l'avion, … ensemble ! J'ai bien cru qu'il voulait me laisser partir seule !
Nous voilà partis pour une belle aventure et malgré notre anticipation, nos propres émotions et notre communication sont belle et bien mises à l'épreuve.

mercredi 7 janvier 2009

Heureuse surprise et triste nouvelle...

Pour ceux qui ne le savent pas, nous avons eu des émotions fortes dans le mois qui a précédé notre départ : début décembre, nous avons eu la joie d'apprendre que nous attendions un quatrième enfant, malheureusement, cette joie a été de courte durée puisque Christelle a fait une fausse couche le premier janvier. Ceci dit, entre temps, nous avons modifié fortement notre projet puisque nous avions décidé de rentrer en France au bout de 6 mois pour accoucher en France. Après avoir informé mon employeur et négocié mon retour au premier juillet, il n'était pas correct de repartir pour un an. Nous voilà donc parti pour 6 mois avec un itinéraire et un planning à revoir en fonction de ce nouveau timing. Pour l'instant nous sommes arrivés au Brésil et allons y travailler au fur et à mesure en fonction de nos envies. Suites aux prochains épisodes !

L'itinéraire prévisionnel

Après un an et demi de préparation et avec l'aide de différents amis qui nous ont fait part de contacts tout autour du monde, voici l'itinéraire prévisionnel :

Janvier – mi Avril 2009 : Brésil
Sao Paulo. La première étape de notre périple sera dans le foyer Mandacaru de l’Arche où Antoine a vécu 2 ans.
L’Arche tend à rassembler « des communautés, où chacun quelque soit sa race, sa religion, sa culture, ses capacités ou son handicap puisse trouver sa place et révéler ses dons au monde » Jean Vanier
Salvador de Bahia : avec Points-Cœur dans une fazenda (œuvre de compassion et de consolation : « Points cœur veut être l’affaire de tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui sont bouleversés par la terrible misère spirituelle et matérielle de millions d’enfants dans le monde, et susciter à leur égard un vaste mouvement d’amour et de compassion » Père Thierry de Roucy)

Mi avril –début mai : Argentine : visite de l’arche de Buenos Aires (communauté fondée récemment)

Mai : Pérou, chez un cousin d’Antoine, prêtre dans la banlieue de Lima, nous participerons à la vie de la communauté (vie de prière, taches ménagères et participation aux constructions avec les maçons). Les enfants auront la possibilité d’aller à l’école avec les péruviens.

Mai-Juin : Retour en France ! en Martinique où nous visiterons des amis.
Fin juin : Mexique, contacts en cours.

Juillet-Aout : USA –Canada (principalement Québec) visite d’amis, Arche.

Septembre à Décembre : Changement de continent, cap sur l’Asie :

Inde : arrivée à New Delhi, visite du Rajastan puis séjour à Bangalore et Chenai avec des associations locales.

Thaïlande : tourisme et séjour dans l'association « Les enfants du Mékong » (association visant l'éducation des enfants et qui propose des parrainages d’enfants.)

Cambodge : Découverte d’associations : Pour le sourire d’un enfant, association qui a but d’éducation et de formation des enfants vivant sur une décharge de Phnom Penh. "L'humanité doit donner à l'enfant ce qu'elle a de meilleur". (Déclaration de Genève - S.D.N. 1924)Lien avec une famille française qui a trois enfants du même âge que les nôtres.

Vietnam : immersion dans un quartier de Saigon avec des sœurs de la congrégation Notre-Dame, chanoinesses de Saint-Augustin, enseignantes auprès d’enfants défavorisés. (Ne nuire à personne, être utile à tous. Pierre Fourier (1565-1640).

Retour en France via Hong Kong

Recette pour mûrir le projet

Une fois notre idée de départ formulée, il restait à le mettre en oeuvre. Voilà comment nous nous y sommes pris et le cheminement de notre réflexion :

* Premièrement et avant tout, prendre du temps en couple chaque lundi soir pour se retrouver, prier, parler de notre projet, prendre des contacts...
* Organiser des rencontres avec des personnes pouvant nous aider dans notre réflexion : Alain (ancien responsable de l'Arche international), Ghislain et Isabelle (coordinateur international de Foi et Lumière), Marion et Arnaud (correspondants de la DCC) et plus tard la famille Marotte qui a fait un tour du monde avec leurs quatre enfants.
* Après avoir pris des contacts avec l'Arche et d'autres communautés à travers le monde, prendre "définitivement" la décision de se lancer dans l'aventure. C'était un soir de décembre 2007

Nous voilà partis pour un tour du monde en famille. Départ prévu en juillet 2008 puis repoussé à janvier 2009 avec l'accord de mon employeur.

Genèse de notre rêve fou...

Depuis notre mariage en 2000, nous avons comme rêve plus ou moins explicite de prendre du temps ensemble à l'étranger pour nous mettre au service de personnes dans le besoin. Avant de mettre en œuvre nos projets, il y a eu plusieurs essais :

Une première bouée à été jetée à la mer en 2001 lors de notre dernier séjour au Brésil, Christelle a même regardé à l'école française pour y donner des cours. Le dossier a vite été classé sans suite à ce moment là.

En 2004, nous avons réfléchi longuement à partir en coopération humanitaire pendant un ou deux ans avec la Fidesco, un organisme qui accepte d'envoyer des familles en mission dans différents pays du monde. Plusieurs points nous ont fait repousser notre rêve :
* Difficulté à être soit un en mission et l'autre qui s'occupe des enfants, soit les deux en mission et confier nos enfants à une nounou locale. Le but premier étant de passer du temps en famille.
* Pas le moment d'un point de vue professionnel pour moi puisque je venais de changer de poste.
* Pas facile de partir à « l'abandon » sans savoir à l'avance ni dans quel pays ni pour quelle mission nous allions atterrir.

Depuis l'été 2007, notre lubie que nous avions mise en veilleuse nous a repris : Baudoin notre troisième va avoir 2 ans et sera bientôt prêt pour un voyage au long cours, nous avons mis de l'argent de coté et nos têtes sont pleines d'idées.
Suite à nos premières réflexions, le cahier des charges s'affine rapidement et les priorités sont les suivantes : priorités au temps passé en famille, envie de découvrir plusieurs pays, être au service des plus pauvres ou au moins passer du temps dans des associations.