Qui sommes-nous ?

Baudoin, Héloïse, Blanche et leurs parents Christelle et Antoine partent à la découverte des beautés humaines et naturelles. Un fabuleux voyage de 6 mois autour du monde !
L'objectif d'un tel voyage: un désir de se retrouver en famille, de partir à la découverte du monde au travers de lieux touristiques et à la rencontre des personnes vivant dans les pays au sein de diverses communautés. Voir la beauté humaine au delà du handicap, de la pauvreté, trouver les sourires... autour du monde !

lundi 22 juin 2009

On a fait du canoë dans la baie d'Along !

Nous sommes jeudi soir, dans une semaine, nous dormirons à Montreuil et pour l'instant, nous profitons encore à plein de notre voyage. Il est 21 heures, il fait nuit, nous sommes sur un bateau où nous allons passer la nuit. Il fait encore chaud et humide, les étoiles veillent sur nous, les enfants dorment presque et je suis là, sur l'eau, entre les innombrables îles montagnes et je suis heureux, heureux de cette journée où j'ai franchi un pas, réalisé quelque chose qui m'habitait depuis 9 ans : faire du canoë. Déjà 9 ans que Clément nous a quitté « dans l'exercice de ses fonctions », en s'amusant avec ses amis dans un canoë, comme disait Paul à son enterrement. 9 ans que je pense à la fois où je remonterai dans un canoë, activité que nous aimions faire en famille.

J'avais bien émis l'idée de faire du kayak des mers au Brésil, mais Christelle n'était pas prête à ça, pas maintenant. Aujourd'hui, c'est tous les 5 que nous avons pu embarquer dans cette superbe baie d'Along. J'avoue avoir eu un pincement au cœur quand nous avons vu qu'il n'y avait que 2 gilets de sauvetage pour nos 3 enfants. Ceci dit, Blanche était certainement celle qui avait l'air moins « bête » avec seulement ses brassards et non brassards plus gilets de sauvetage ! Je ne crois pas que nous ayons l'habitude de surprotéger nos enfants, mais dans ces circonstances, nous n'avons pas hésité. Nous voilà donc tous les 5 dans nos embarcations, Christelle et Héloïse en premier, suivi de près par Baudoin sur les genoux de Blanche et moi. Je ne pouvais rêver meilleur cadre et compagnie pour ce moment, en quelques coups de pagaies, nous étions seuls au monde, dans une superbe anse, nous sommes même allés dans une petite grotte où nous avons essayé de faire demi-tour entre deux rochers. A la quatrième fois que Blanche m'a dit que ça ne passerait pas, j'ai dû me résoudre à repartir en marche arrière. Après cette chaude journée (37 ° C), quelle joie de s'arroser sous un coucher de soleil fantastique.

Voilà, je ne pouvais terminer ce voyage sans évoquer Clément avec qui j'aurai aimé partager cette expérience, lui qui aurait certainement fait un tel voyage avec l'un ou l'autre de ses amis voyageurs. Pas moins de 4 de ses amis proches ont ainsi fait ou font un an de voyage à vélo (Thomas et le très fidèle Hugues) ou à la découverte de l'Amérique du Sud (Charles et Romain).
Mes larmes sèchent et il est temps d'aller chercher une bière fraiche pour profiter de la nuit.

Visites dans la baie d'Along terrestre

De Hanoi nous avons pris le train pour Thanh Hoa, à 4 heures au sud afin d'y rencontrer Paul Thap, un vietnamien parlant très bien français qui nous a conduit dans différents villages. Le premier, un village de pêcheurs et le second un village près des collines dans les terres. L'objet de ces visites est de rencontrer des enfants qui sont parrainés afin d'aller à l'école et d'apporter une aide à la famille. Ce sont les paroisses avec le prêtre qui sont en charge de rencontrer les personnes en besoin dans leur secteur, de redistribuer le courrier et l'argent des parrains dans ces villages. Paul fait le lien entre les différents lieux et traduit toutes les lettres. Le Vietnam a une forte population catholique, ce qui nous surprend revenant du Cambodge.
C'est le plein air après les villes assez oppressantes de Ho Chi Minh et de Hanoi. Des rizières et des rizières, des buffles qui tirent charrettes ou charrue, remplacés parfois par un motoculteur. Toute cette campagne m'émerveille c'est tellement dépaysant, différent de ma culture (en plus beauceronne!) Ces hommes et femmes courbés dans les rizières pour repiquer le riz, ou ce buffle conduit par un homme pour labourer la terre, et là est-ce la récolte ? La faucille au poing pour couper des gerbes de riz.
A la rencontre des villageois, cette pauvreté rurale me paraît moins révoltante que celle des citadins ; pourtant elle est bien réelle : une jeune veuve avec quatre enfants, (son mari n'est pas revenu de la mer) habite une maison en bois et bambous recouverte de feuilles de palmiers et sobrement meublée.
Il fait chaud mais l'hiver peut être frais ici et lors de la saison des pluies, le calme ne doit pas être de mise sous un tel toit. Cette jeune femme achète et revend des poissons qui sont séchés et grillés par d'autres femmes du village et fait ainsi un petit bénéfice. Un de ces fils est parrainé et continue ainsi l'école, qui n'est pas gratuite, ici.
En traversant un village, nous avons vu les poissons et le travail de ces femmes, très amusées de nous voir nous arrêter !
Pour laisser passer un camion, qui prend tout le chemin et ne ralentit pas, vite il faut se réfugier chez quelqu'un pour ne pas se faire écraser, ni éclabousser de boue ! Un portail est ouvert, une femme nous fait signe d'entrer avec Blanche nous nous précipitons dans cette ouverture. La personne de suite s'approche, nous parle avec un sourire et se dirige vers les belles joues de Blanche, indiquant d'entrer... nous la saluons la remerciant de son hospitalité et souriant car le reste de la troupe est déjà partie ! Accueil instantané et amusé de l'étranger.
Dans les terres, on peut trouver la culture du riz, du maïs, du manioc, de l'arachide et de la canne à sucre. Le second village est habité par une ethnie parlant toujours son dialecte mais aussi le vietnamien. Dans l'une des familles, nous avons été reçus pour prendre une tisane, le ton était joyeux, un jeune garçon handicapé nous a serré la main, tout sourire ainsi que son frère, plus timide, scolarisé et parrainé. Le père, au beau visage buriné par le soleil, nous a montré comment il fumait avec une pipe à eau, tabac beaucoup moins couteux que la cigarette, insistait-il en montrant celle du prêtre- « pompier » et blagueur ! Antoine a ainsi fumé le calumet de la paix !!
Ces journées avec Paul furent ponctués de petits moments partagés, gratuits, qui mettent du baume au cœur.

Il est déjà temps de repartir pour Hanoi avant de se rendre dans la Baie d'Along.

samedi 20 juin 2009

Petite claque !

Un bain français pour finir au Cambodge. Claire et Stéphane, des amis d'amis nous ont reçu chez eux avec beaucoup de gentillesse, et avec tout le confort à disposition des familles expatriées. Nous l'avons bien apprécié. Blanche a aimé « être avec des enfants français, jouer et discuter avec Paul et Madeleine et aussi aller à la piscine » Baudoin était heureux de retrouver un petit camion pour se déplacer dans la maison et faire un puzzle avec son papa. Héloïse était contente de découvrir Tintin !
En cette fin de parcours, nous nous essayons à tirer des conclusions et lancer des projets pour notre retour. Eh bien ce petit séjour dans cette famille de quatre enfants nous a encore bousculé dans nos élans !
Nous étions partis en nous disant que nous passerions plus de temps avec nos enfants et nous nous apercevons que nous ne prenons pas autant de temps pour chacun d'eux et avec bonne humeur. Sacrée claque ! Qui ne fait que nous réveiller !!
Claire et Stéphane nous ont émerveillés par leur calme et leur douceur tout en étant fermes. Merci à vous pour ce bel exemple !

Présentation de notre voyage à des étudiants d'EDM

Témoigner, rendre compte des trésors qui nous ont été offerts tout au long de notre voyage fait partie de nos envies. Que notre « première » soit en anglais devant un public de cambodgiens parlant un anglais aussi peu assuré que le nôtre, ça, nous ne l'avions pas imaginé.

Lors de notre premier jour à Phnom Penh, nous avions rencontré Ludovic et Margaux, des « bambous », jeunes volontaires, en charge du centre EDM pour étudiants. Ce centre accueille les meilleurs, les plus pauvres et les plus motivés des étudiants. Au programme, à la fois des cours complémentaires à l'université et des activités extra-scolaires. Ludovic a profité de nos discussions pour nous proposer de présenter notre voyage aux étudiants. C'est bien évidemment avec joie que nous avons accepté.
Le calme de Sisophon a été propice pour notre préparation de cette présentation : quelles photos choisir parmi nos 6000 clichés, quel message faire passer, comment parler du handicap, de la pauvreté, de la vie de famille, du fait que tout ne soit pas rose hors du Cambodge...
Un excellent exercice de relecture de notre voyage qui se termine, mais qui n'est pas encore achevé (jusqu'au bout, nous sommes persuadés d'avoir de belles rencontres, des moments forts en famille).
C'est ainsi que nous avons fait notre première conférence avec quelques surprises montrant le choc culturel : par exemple, une personne s'exclame « un boudha » en voyant une photo de la vierge de Guadalupe au Mexique. En effet, elle en a un petit air !!

Une première expérience qui en appellera d'autres on le souhaite.

jeudi 18 juin 2009

A la découverte des enfants du Mékong

Les enfants du Mékong avec qui nous avons prévu de passer du temps en Asie est une association que j'avais du mal à comprendre en France. Aller parrainer un enfant au Cambodge ou ailleurs me paraissait très lointain et pour ainsi dire pas très concret. C'est avec une vraie curiosité que je suis arrivé à Sisophon.
Les missions principales d'EDM (enfants du Mékong) sont :
le parrainage d'enfants ou d'étudiants pour leur permettre de se nourrir, s'habiller, se soigner et surtout être scolarisé.
Le soutien financier et technique à des projets de développement locaux pour aider les écoles, les villages (construction de routes, soutien d'associations), les familles (accès au soins) et les étudiants

Pour notre part, nous avons été accueillis dans un des rares centre tenu directement par EDM à Sisophon. Il s'agit à la fois de 5 foyers accueillant au total une centaine d'enfants dans un cadre familial et d'un complément de cours touchant 350 élèves au total. Les critères de sélection sont clairs : pauvreté, motivation, capacité pour suivre le rythme de travail. Et quel rythme, on est très loin de nos 35 heures !
La journée commence par le lever des couleurs et les cours dans le centre à 6 h du matin, ensuite, il y a les cours au collège et au lycée voisin complétés par des cours au centre jusqu'à 18 heures avec une pause d'une heure pour déjeuner. C'est un tel plus que les listes d'attente des jeunes sont énormes : en 1 journée et demi, les 200 pré-inscriptions ouvertes pour 25 places ont trouvées preneur. Nous avons pu voir la détresse de certains jeunes venant demander à faire partie du centre lorsqu'ils ont su qu'il n'y avait plus de place. Il n'y a pas à dire, le bouche à oreille est excellent et beaucoup ont compris qu'ils devaient travailler énormément pour s'en sortir.

En dehors de ces temps de travail des élèves, nous avons eu la joie de partager les repas avec un foyer de jeunes filles. L'accueil des cambodgiens et plus particulièrement de Van Mol et Liv Chanthân , le couple responsable d'un foyer et qui nous a prêté sa maison a été remarquable. Nous avons vraiment vu leur souhait de nous traiter au mieux (petit déjeuner prêt avant notre réveil, repas apporté à notre maison...) et il a fallu un peu de temps pour que la simplicité s'installe (nous aurons toujours eu un repas plus riche que les autres). Au fur et à mesure, les enfants se sont familiarisés avec les jeunes filles et ont pu participer à différents jeux ensemble. C'était une vraie joie de les voir jouer « au facteur n'est pas passé »... à la mode cambodgienne.
Ces quelques jours à Sisophon nous ont également permis de passer une journée à la campagne avec 70 km de route de terre pour rejoindre une école maternelle soutenue par EDM et la soierie du Mékong qui permet à des femmes de travailler en faisant de superbes pièces en soie. Il sera d'ailleurs difficile de ramener les filles avec nous tellement elles aimaient regarder les métiers à tisser.

Ces quelques jours passés avec EDM nous ont permis de voir le formidable travail qui est fait pour donner accès à l'éducation à des jeunes qui n'en auraient pas les moyens et de préparer ainsi des personnes formées intellectuellement et humainement pour le développement du Cambodge. En un mot, le parrainage, ça vaut le coup !

Pour en savoir plus sur EDM : www.enfantsdumekong.com

samedi 13 juin 2009

Pour un Sourire d'Enfant

Pour notre premier dimanche au Cambodge, nous avons passé une excellente journée sur le Mékong avec la paroisse française de Phnom Penh. Au programme, un pèlerinage dans un village très pauvre de vietnamiens installés sur des terrains inondables en bordure du fleuve. La seule construction vraiment en dur est l'église qui est la fierté et le principal investissement des villageois. Malheureusement, nous n'aurons que peu de contacts avec la population locale, la barrière de la langue étant trop grande. Le bateau sur lequel nous étions fourmille de français engagés dans les nombreuses ONG présentes ici ainsi que des expatriés.

A l'issue de cet après-midi, nous avons pris le temps de rencontrer Etienne et Marion qui aident l'église cambodgienne pour tout ce qui est communication. Ils étaient accompagnés de Lyeang, un jeune cambodgien de PSE.
Pour un Sourire d'Enfant (PSE) est une des nombreuses ONG qui œuvrent ici. Elle a été fondée par papy et mamie Despallières, un couple de retraités français qui ont été marqué par les enfants qui vivent sur la décharge. Ils ont décidé de donner une éducation à ces enfants en créant une école. Pour compenser le manque à gagner du travail des enfants, ils donnent du riz au famille des enfants scolarisés. Aujourd'hui, plus de 5000 enfants de la décharge sont scolarisés à PSE (le soir, chacun retourne dans leur famille), c'est une vraie grande école où les constructions se succèdent pour accueillir toujours plus de monde et offrir des débouchés variés : atelier de couture, de mécanique, école hôtelière...
Lyeang est un des élèves de PSE. Son histoire est très liée à celle du Cambodge et à ses difficultés : la famille de Lyeang était une famille de businessman au Cambodge avant l'arrivée des Khmers rouges. Comme tout le monde, ils ont dû aller travailler dans les champs, leurs biens confisqués.. Après les Khmers rouges, la guerre continue avec les vietnamiens qui ont pris le contrôle du Cambodge. Pour leur sécurité, ses parents se réfugient dans des camps en Thaïlande. A leur retour au Cambodge, ils n'ont plus rien et vivent sur la décharge de de Stung Meanchey Lyeang et sa famille passent leur journée à fouiller les détritus pour y trouver quelque chose à manger ou à vendre. Il est alors repéré par les équipes de travailleurs sociaux de PSE où il sera scolarisé. Aujourd'hui, Lyeang est en licence, il parle un excellent français et souhaite devenir commercial. Cet été, il est ravi d'aller visiter la France chez sa marraine (personne qui soutient financièrement PSE) où il fera un stage de deux mois. Même si tous n'arrivent pas au même niveau que Lyeang, il est très impressionnant de voir le travail accompli pour ces jeunes qui n'avaient plus rien.

mercredi 10 juin 2009

L'art de transporter tous et tout

Arrivés à l'aéroport, nous apercevons le grand sourire d'Antoine qui nous entraîne dans le taxi envoyé par l'hôtel - pratique courante comprise dans la prestation chambres.

Sur la route, c'est un ballet de voitures, camions, vélos, motos et les incontournables tuk-tuks.
Le tuk-tuk sera notre moyen de transport privilégié à Phnom Penh. Nous serons accueillis tous les 7 sans difficulté ! Le prix de la course se discute au départ, Antoine est expert en négociation, nous l'avons vu faire passer la course à 1 dollar / pers à la course pour 1 dollar les 7.

Tous ces engins circulent à la façon des fourmis : quand il y a un obstacle, on le contourne comme on peut, à droite à gauche, à contre courant de la circulation… Si on s'est trompé de route (c'est fréquent même si les chauffeurs comprennent toujours au départ !) pas de problème, on fait demi-tour… sur place ; quand on est vraiment perdus, on se transborde dans un autre tuk-tuk dont le chauffeur connaît (?) notre destination ; le tuk-tuk ne peut pas monter une rue en pente, on descend et on pousse… Jamais de problème, juste quelques frayeurs et fou rires au début, puis on s'habitue. Les feux rouges ? les sens interdits ? il y en a peu mais c'est sans importance car ils sont bien souvent ignorés.

Peu de stations services mais de nombreuses échoppes vendent le carburant au litre ½ (bouteilles à eau minérale).
Très peu de klaxons agressifs, sauf parfois un 4x4 rutilant avec chauffeur plein de superbe.

Nous avons aussi expérimenté le bateau pour traverser le Mékong et rejoindre un petit village pour un pèlerinage. Le bateau est aussi un moyen de transport très utilisé, dans les villages flottants, les enfants vont à l'école en bateau qu'ils dirigent eux-mêmes dès le plus jeune âge.

Le 5° jour cap sur Siem Reap, haut lieu des temples kmers. Nous embarquons dans un monospace modeste nous convenant tout à fait. Surprise : le volant est à droite et nous allons découvrir une autre manière de conduire sur les 300 km qui séparent les deux villes, sur une route nationale, sans bas côtés aménagés.

Toujours les mêmes véhicules qu'en ville auxquels vont s'ajouter quelques attelages de bœufs à grandes cornes ou d'âne et aussi des charrettes à bras. Là, il semble y avoir une règle de priorité… régie par le klaxon. En effet celui qui veut passer klaxonne, les autres n'ont qu'à bien se tenir ! Notre chauffeur utilise son klaxon durant les 2/3 du trajet. Quelques sérieux ralentissements ou arrêts dus aux passages de buffles, vaches ou chiens qui vaquent en liberté , mais nous arriverons sains saufs à destination, tout surpris de ne pas avoir encore vu d'accident.


Ici, on transporte tout et tous sans limite de nombre ou de poids…

Bernadette, grand-mère

mardi 9 juin 2009

Déjeuner chez Mith Samlanh

Logo de Mith Samlahn
Habitués du restaurant tenu par Friends International (ou Mith Samlahn en kmer), nous y retrouvons Magali, une belle jeune femme dynamique. Mère de trois enfants, arrivée depuis quelques mois avec son mari et ses enfants au Cambodge, elle a fait le choix de s'investir dans une ONG à mi-temps afin de découvrir le pays en profondeur et de ne pas seulement bénéficier de son statut d'expatrié plus confortable. Ayant un master d'ethnologie, elle est aussi éducatrice spécialisée. Bénévole à mi-temps chez friends, elle nous a donné un bel aperçu du travail effectué ici.
A Phnom Penh, il y a 20 000 enfants dans les rues, 20 000 ... en comparaison à Bangkok, capitale de la Thaïlande, où il y en a 5000. 1800 de ces enfants (jusqu'à 22 ans) sont suivis par les travailleurs sociaux kmers de Mith Samlanh, ici, dans la capitale cambodgienne.
Comment ?
La première piste est la rencontre dans la rue. Friends dispose de bus qui partent dans les rues et les campagnes, les travailleurs sociaux mettent la musique à fond, installent des nattes au sol et les personnes affluent pour soigner un « bobo » et discuter. C'est le moment d'informer sur ce que propose Friends : remise à niveau scolaire pour pouvoir intégrer l'école publique, proposition d'une formation professionnelle, orientation vers un centre de désintoxication… les propositions sont multiples en fonction des besoins.




Un autre chantier est la prévention pour éviter de vivre dans la rue. Les visites se font dans les familles. Un exemple : faute de moyens, une maman voulait vendre son enfant métisse.Devant cette détresse, la personne kmer et Magali lui ont proposé à la place de la former pour qu'elle puisse subvenir à ses besoins et à celui de son enfant. Ainsi, Friends forme les personnes et finance un outil de production pour que la famille s'autofinance. Il s'agit d'avoir un revenu à la maison. Ensuite, tous les produits sont rachetés par Friends et revendus dans leurs magasins : cela va du collier en papier, à des vêtements en passant par la confection de jouets, et sacs en tout genre. Le tout (pour le marketing) est de rester à la page pour que les produits soient attractifs ! Et ils le sont !


Il y a une autre prévention auprès des touristes pour éviter de tomber dans un cercle vicieux : donner de l'argent aux enfants de la rue qui rapportant quelques sous à leur famille sont plus rentables que s'ils vont à l'école mais se privent d'une formation plus qualifiante et restent dans une situation de pauvreté. Certains tuk-tuk se mettent à soutenir cet enjeu, ainsi que certaines guest house facilement repérables par leur logo : child safe. Soulager sa conscience n'est pas aider !

Un troisième pan de Friends à Phnom Penh est la formation des jeunes avec l'école dans le centre afin de relancer les enfants dans le système scolaire kmer et une formation plus professionnelle de la restauration, à la couture, de la ferronnerie en passant par la mécanique, le travail d'esthéticienne et de coiffure ...il y a en tout une vingtaine de propositions pour les jeunes jusqu'à 22 ans.

Et la dernière, c'est le business comme les restaurants où ils font connaître le travail auprès du public et mettent en valeur et en projet les jeunes !

La violence physique et morale n'est pas absente de tout ce travail, c'est pourquoi nous tirons notre chapeau à Magali et à tous les travailleurs sociaux qui se donnent pour sortir leur pays d'une telle détresse. Un tel élan les habitent que nous ne pouvons que les féliciter et les encourager dans leur détermination !

dimanche 7 juin 2009

Au pays du sourire!

Sur la douzaine de pays traversés par notre famille de vadrouilleurs, il en fallait au moins un qui dégage cette force accueillante du sourire. Ce pays appelé « pays du sourire » par les Français depuis le protectorat français (1863 1955) c'est le Cambodge !
Sur les 3 semaines qu'Antoine et Christelle y passent avec Blanche, Héloïse et Baudoin, je viens d'avoir la grande joie – avec Bernadette – de partager la première semaine ; toute une semaine complètement dépaysante et attachante!

Les larges sourires accueillants reçus à chaque demande de renseignement ou à chaque signe de tête y sont pour beaucoup. Où peut bien être la source de tous ces sourires rencontrés à Phnom Penh, sur les bords du Mékong ou encore à Siem Reap?

Dans leur contexte global de vie?
leur très bas niveau de vie actuel (salaire moyen mensuel de 60 dollars, fort chômage, très jeunes enfants qui partout cherchent à faire du commerce pour quelques dollars afin de subvenir aux besoins de leurs familles et de leur scolarité...) ?
leur terrible histoire récente (génocide atroce perpétré par les Khmers rouges à la fin des années 70 – plus de 2 millions – oui deux millions d'enfants, de femmes et d'hommes supprimés pour anéantir toute différence par l'argent ou la connaissance...) et, en écho, tout un interminable cortège de silence dans les familles, de suspicion dans les villages, de corruption dans les services publics, de replis sur soi pour s'en sortir coûte que coûte?
les menaces permanentes de conflit de frontières avec la Thaïlande ou de concurrences économiques avec le Vietnam?

Dans des espoirs nouveaux?
une soixantaine d'ONG de tous horizons se mobilisent pour soigner, éduquer mais le chemin pour permettre aux cambodgiens eux mêmes de se prendre en charge est plein d'embûches !
l'accès aux NTIC pour tous mais chaque réseau privilégie ses propres installations au lieu de faire cause commune pour offrir bas coût et forte interconnectivité !
l'aboutissement – enfin! - du procès des khmers rouges, mais il y a beaucoup de compromission avec les responsables politiques en place. Le tribunal international mis en place à cet effet n'a pas la tâche facile (problèmes d'interprétation sur l'état de guerre, recherche exhaustive de justificatifs, problèmes de traduction – pour passer du français au khmer, il faut passer par l'anglais et....DUCK a reconnu lui même la semaine dernière qu'il n' y avait pas correspondance entre ses propos khmers et ce qui était traduit à son avocat français !
l'accroissement très aléatoire des ressources nationales – d'abord l'aide internationale, puis le tourisme, le textile, le riz, les taxes à la construction – et en même temps difficile émergence d'une classe moyenne!
l'arrivée de nouvelles générations – moyenne d'âge autour de vingt ans, mortalité moyenne autour de 55 ans (cf. impact du génocide...) !

Bouddha

Plus probablement à mon avis c'est l'impact millénaire du mélange de l'hindouisme et du bouddhisme qui génère le sourire cambodgien !!
Je reste très frappé par la visite des temples d'Angkor – il y en a 1000 ! Partout des bouddha aux sourires énigmatiques ; tantôt ils créent ou détruisent pour mieux créer, tantôt ils attaquent ou défendent, tantôt encore ils protègent. Dans l'enceinte d'Angkor Thom – 3km x 3km – la cité fortifiée accueillait à son apogée un million d'habitants, les uns hindouistes considérés par ici comme impérialistes et les bouddhistes considérés comme pacifiques, suprême signe de tolérance.
J'en arrive maintenant à croire que le beau sourire cambodgien trouve sa source dans les 4 valeurs clés de l'hindouisme: « la compassion » + « l'égalité » + « la sympathie » + « la charité ».
Dans chaque temple, il y a aussi une « bibliothèque » pour conserver « la connaissance ». Je retrouve là la source de ce formidable appétit d'apprendre qui se manifeste chez tous les jeunes.

Dans toute la chaîne des sourires que ce blog m'a fait découvert tout autour du monde, je suis heureux d'avoir rencontré sur place le sourire cambodgien « dans son pays »
un sourire plein de possibles
un sourire qui respecte et n'agresse pas
un sourire attentif qui créée du lien humain.


Cet « humain » qui est au coeur de mon activité professionnelle est maintenant pour moi beaucoup moins schématique, beaucoup plus sensible. Certes dans notre monde de plus en plus complexe – parce que mondialisé - il faut sans cesse affiner nos outils et nos processus pour développer « identité », « intelligence collective », « vision partagée », sortie de crise pour le « nord » comme pour le « sud »...mais il y a aussi grand besoin au départ de toute démarche de progrès de sourires ouverts et confiants.

Ces sourires ne sont pas un gadget, j'en ai perçu la demande furtive dans le regard d'une jeune femme traversant une avenue de Phnom Penh le visage ensanglantée et la poitrine nue.

Une fois de plus, je viens d'apprendre une grande leçon de vie des miens « au pays du sourire ».
MERCI.

François, le père d'Antoine

jeudi 4 juin 2009

URGENT : alerte au H1N1 sur le vol 206 en direction de Phnom Penh

* Qu'est-ce qu'elle a, elle a envie de vomir ?
* Oui et elle a vomi avant de monter dans l'avion.
Suite à cette réponse, l'hôtesse nous dit tout suite qu'il va falloir faire des vérifications puis s'en va. Une minute après, tout le staff est masqué et notre fille est invitée à faire de même.
* Est-ce qu'elle a de la fièvre ?
* Quels sont les noms des personnes de la famille ?
* Quand êtes-vous arrivés à Hong Kong, d'où ?
* Quels pays avez-vous visités au cours des 7 derniers jours ?
* Quel est votre numéro de vol précédent ?
Et Baudoin se met à tousser, rebelote : « mais, il a le nez qui coule ! »...

Sur ce, il faut remplir les papiers nous déclarant en plus ou moins bonne santé ! En ayant l'assurance d'avoir un comité d'accueil à la sortie de l'avion, nous prenons notre temps pour ranger nos affaires et sommes les bons derniers. Cela ne rate pas, une jeune femme nous attends et nous indique le poste de santé. Une infirmière prend la température des enfants et devant le résultat, on nous congédie sur le champs. Ouf ! Nous sommes soulagés et serons prêts pour accueillir grand-père et grand-mère.

Entre temps, Baudoin réussira à tomber et s'ouvrir un peu la lèvre, un nouveau groupe des services de santé nous reposera une batterie de questions et demandera pourquoi il y a eu une telle alerte dans l'avion et le taxi qui nous attendait pour nous amener à notre hôtel aura une roue crevée...

Pour ceux qui s'inquiètent plus de la santé d'Héloïse que de nos aventures, nous vous rassurons, elle n'a « que » vomit dans le taxi nous menant à l'aéroport et juste avant de monter dans l'avion. Dès qu'elle a pris le médicament adéquat, elle allait mieux et se porte maintenant comme une fleur (c'est beau non ?).

mardi 2 juin 2009

La folle semaine, de Montréal à Phnom Penh, épisode 3 : Hong Kong

Après 14 heures d'avion et une nuit pas si mauvaise que ça, nous arrivons enfin en Asie : Hong Kong et ses innombrables buildings se présentent devant nous. Aujourd'hui, notre défi est de mettre à profit nos 24 heures sur place pour découvrir cette ville/pays surprenant et commencer à se remettre des 9 heures de décalages horaires.
Niccolo, le beau-frère d'un de mes collègue de travail nous a accueilli très chaleureusement. Les enfants ont pu jouer avec lui au Uno et surtout, nous avons eu la joie de profiter de la piscine de l'immeuble. Rien de tel qu'un bon bain pour se détendre et jouer après une nuit d'avion. L'après-midi, une balade au milieu des immeubles nous impressionne, sur chaque parcelle de terre, un immeuble apparaît et quand il n'y a plus d'espace, ils n'hésitent pas à remblayer au dessus de la mer pour construire un nouveau gratte-ciel encore plus haut. Les enfants sont particulièrement étonnés par les escaliers roulants qui desservent le haut de la ville. Quelle joie d'aller d'un escalator à l'autre sur une partie des 2 kilomètres de montée.
Un petit tour en funiculaire pour apprécier la vue de la ville du haut de la montagne et voir le contraste entre la nature exubérante d'un coté et la jungle urbaine de l'autre. 19 heures, les enfants dorment déjà sous l'effet du décalage horaire. Nous le verrons également le lendemain quand ils seront debout dès 4 heures du matin. Heureusement, le prochain avion est à 8 heures et il est presque l'heure de prendre un taxi vers l'aéroport pour rejoindre Phnom Penh où nous retrouverons grand-père et grand-mère.