Qui sommes-nous ?

Baudoin, Héloïse, Blanche et leurs parents Christelle et Antoine partent à la découverte des beautés humaines et naturelles. Un fabuleux voyage de 6 mois autour du monde !
L'objectif d'un tel voyage: un désir de se retrouver en famille, de partir à la découverte du monde au travers de lieux touristiques et à la rencontre des personnes vivant dans les pays au sein de diverses communautés. Voir la beauté humaine au delà du handicap, de la pauvreté, trouver les sourires... autour du monde !

dimanche 1 mars 2009

Les alagados

Après le passage chez Cristiane, à Points Coeur, nous avons été reçus dans le quartier des Alagados à Salvador par Mathilde et Sébastien Perrier et leurs filles Suzanne et Angèle, des coopérants français qui travaillent dans le quartier. Quel bel accueil ! Bienheureux changement de dates qui nous valut un hébergement 4 étoiles dans la maison d'autres coopérants partis pour quelques jours pendant le carnaval (temps de vacances obligatoire au Brésil).
Leur travail consiste à faire du soutien scolaire pour une soixantaine d'enfants divisée en deux groupes, ainsi que des visites dans le quartier, un quartier pauvre, ou une favela !

Nous étions passés dans ce même lieu, en juillet 2001, pour rencontrer des amis, Florian et Aurore qui y travaillaient. Depuis il y a eu du changement. De nombreuses « habitations » étaient alors sur pilotis au dessus d'un bras d'une rivière où affluait aussi les égouts. Une digue a été construite empêchant la propagation de ses installations, néanmoins il y a toujours de nombreuses cabanes faites de morceaux de bois récupérés ici où là et les habitants vivent de très peu.
Mathilde et Sébastien travaillent avec la paroisse et sont en lien avec deux séminaristes de l'Emmanuel, (communauté charismatique catholique). Avec eux, et les enfants nous avons formé deux petits groupes pour visiter quelques familles.
Ce qui me marque est malgré cette pauvreté, leur propreté ...je ne sais comment ils obtiennent l'eau mais elle coule et les douches sont très fréquentes (il fait vraiment chaud à Bahia), Mathilde a même participé quelques jours auparavant à une lessive : la machine était installée sur deux morceaux de bois, à l'entrée de la cabane.
Quelle surprise! Une femme nous accueille aussi chez elle, au bout d'une petite ruelle et en me présentant, elle me reconnaît disant que nous sommes passés la voir il y a 10 ans avec Aurora ! Quelle coïncidence ! Elle me demande si le quartier a changé, et oui , il n'y a plus guère de pilotis. Je fus saisie alors par ces « maisons » bringuebalantes (les cloisons formées d'une porte d'armoire, un bout de contreplaqué et tout autre morceau possible) où vivaient une famille avec un bébé et un jeune enfant. Il y avait un canapé, une chaise, le bébé dormait dans une baignoire en plastique aménagé en petit lit pour l'occasion. Tout cela sur 7 m2 (même pas un carrelet selon Antoine) !
La surface de ces bicoques, le mobilier et la construction sont malheureusement toujours d'actualité ! La ville a toutefois entrepris des constructions d'habitations (type HLM) tout proche pour le relogement. Cela reste minime par rapport aux besoins. En même temps, l'objectif de certaines familles est d'acheter un bout de terrain au même endroit et de construire en dur. Ainsi se côtoie des constructions en briques et des maisons de « cartons ». Cela interroge encore car on reste sur un terrain inondable...
Je suis encore marquée par leur patience : les habitations très proches, la promiscuité existe. Et en ce temps de carnaval où le temps est à la fête, l'alcool est bien présente aussi dans ces excès…quand l'une nous partage qu'elle n'a pas bien dormi parce que le voisin, saoul n'a cessé de crier et une autre de dire qu'elle a travaillé la nuit pour surveiller un podium du carnaval mais qu'au petit matin son compagnon ne la croyant pas la violentait … cette promiscuité est dure. Comment font-ils ?
Le travail de ces volontaires est bien de redonner un peu d'espoir par les visites, « tous vous êtes précieux autant que vous êtes », de redonner un brin d'espoir par l'éducation !


Au Brésil, l'école est soit le matin, soit l'après midi pour l'école primaire et le collège. Ainsi une grande question pour les parents : que font les enfants l'autre partie du temps ? Car il n'y a pas (comme à Montreuil par exemple) un service de centre de loisirs pour prendre soin des enfants en dehors du temps scolaire. Les locaux étant indisponibles puisque les professeurs travaillent toute la journée avec le groupe du matin et de l'après-midi. En fonction des moyens, certains vont avoir quelques activités extérieures, des cours particuliers...ou bien rester dans la rue. D'où l'initiative du soutien scolaire aux Alagados. Il s'agit de proposer pour des enfants de 7 à 10 ans (visités lors des rencontres) un temps pour être ensemble, apprendre différemment ! Bien entendu c'est un petit nombre mais c'est déjà ça ! La quarantaine d'enfants se retrouve pour un temps collectif puis ensuite par petit groupes de 6 avec des jeunes du quartier qui l'animent en fonction du thème abordé. Mathilde et Sébastien ayant évalué la situation ont su redonner du souffle à ces groupes. Leur projet maintenant est de former un peu plus les animateurs et de donner plus de contenu après avoir redonner de la forme ! Quel travail de collaboration avec tous ! Bravo et bon courage à eux pour la suite.



Autre beau travail, celui des sœurs de la charité, ou bien sœurs de mère Térésa. Elles ont une maison au pied de l'église des Alagados située en haut de la colline. Elles accueillent des enfants pour des missions de nutrition et ou des enfants le temps que leurs parents travaillent et des femmes plus âgées qui sont dans la rue et pour lesquelles on ne retrouve pas leur famille. Ces sœurs vivent de dons ainsi leur porte sonne toujours pour offrir ce qu'elles reçoivent. En nous montrant les locaux, une sœur nous indique l'entrée de leur garage où se retrouvent des trafiquants de drogues régulièrement ! En ce moment elles sont quatre et rayonnantes et pleines de peps ! Comment font-elles ?

Nous partons de Salvador le cœur plein de rencontres, de questions... A bientôt.

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